RECHERCHES ET DEBATS EN ECONOMIE, PHILOSOPHIE ET SCIENCES SOCIALES



Editorial


Comité

Prochain Numéro

Dernier Numéro

Anciens Numéros

Abonnements

Instructions Auteurs

Contact

 

 

NUMERO 5
(2002/1)

La justice linguistique comme justice coopérative
Laurent de Briey – Philippe van Parijs

Résumé

Entendue comme une question de justice coopérative, la question de la justice linguistique porte sur la manière dont les coûts d’apprentissage d’une langue commune doivent être répartis entre les différentes communautés linguistiques bénéficiant des possibilités de communication résultant de l’existence d’une telle langue. L’article aborde cette question, en commençant par examiner trois critères suggérés par la littérature — économique, sociolinguistique et philosophique, respectivement — et ayant chacun, au moins à première vue, une certaine plausibilité. Après avoir formulé des objections jugées décisives pour chacun de ces trois critères dans le cadre d’un exemple très simple n’impliquant que deux communautés linguistiques, il en suggère deux autres, indistinguables dans ce cadre, qui sont ensuite généralisés au cas d’un nombre quelconque de communautés linguistiques. Dans ce cadre plus large, l’un des deux critères s’avère manifestement intenable, tandis que l’autre nous paraît bien résister au défi des implications potentiellement contre-intuitives, du moins si l’on fait bien la distinction entre justice coopérative et justice distributive.

Mots-clés : justice, langue, lingua franca, coopération, surplus coopératif, bien public

Abstract

Understood as a question of co-operative justice, the issue of linguistic justice concerns the way in which the learning costs of a lingua franca must be shared between the various linguistic groups that benefit from the communication potential created by the existence of this lingua franca. The article approaches this question by first considering three prima facie plausible criteria to be found in the literature — economic, sociolinguistic and philosophical, respectively. Next it formulates putatively decisive objections to each of these within the framework of a simple example with two linguistic groups and proposes two further criteria, indistinguishable in this simple framework, which it then generalises to the general case of n linguistic groups. In this more general framework, one of these two criteria turns out to be blatantly untenable, while the other seems to survive the challenge of potentially counter-intuitive implications, at any rate as long as one beears in mind the distinction between co-operative and distributive justice.

Key words: justice, language, lingua franca, co-operation, co-operative surplus, public good

Classification JEL : H23, H41, Z10

 

Retour Sommaire n° 5